L’augmentation du nombre des accidents et incidents d’aviation est proportionnelle à la diminution de la supervision

POUR PUBLICATION IMMÉDIATE

20 FÉVRIER 2018

L’augmentation du nombre des accidents et incidents d’aviation est proportionnelle à la diminution de la supervision

Ottawa — Après les réductions imposées par le gouvernement dans la supervision de la sécurité aérienne, il n’est pas surprenant de constater une hausse du nombre des accidents et incidents impliquant des avions commerciaux, des aéronefs-navettes et des taxis aériens l’an dernier. 

Le Bureau de la sécurité des transports (BST) rapporte que, l’an dernier, le transport aérien canadien a subi une forte hausse des accidents et incidents chez les compagnies aériennes qui transportent le plus de passagers. 

Accidents d’avion au Canada en 2017

  2017    2016    Moyenne sur 5 ans
Lignes aériennes 9    1    5
Aéronefs-navettes 5    3    3
Avions taxis 28    26    30
Travail aérien 17    16    20

De plus, le BST rapporte une hausse inquiétante du nombre d’incidents impliquant des avions canadiens, qui ont augmenté de près de 10 %, de 833 à 921, ce qui est de 25 % plus élevé que la moyenne sur 5 ans. 

Parmi plusieurs graves accidents et incidents survenus récemment, deux retiennent particulièrement l’attention, qui ont touché des jets d’Air Canada 

Le 7 juillet 2017, le vol 759 d’Air Canada a évité par quelques dizaines de mètres une collision avec quatre jets remplis de passagers et de carburant, après que le pilote eut confondu une voie de circulation avec une piste d’atterrissage. Ce qui aurait pu devenir le pire accident d’avion de l’histoire a été évité par quelques secondes. Puis, il y a seulement quelques semaines, le système d’avertissement d’obstacle a empêché un jet d’Air Canada Rouge de percuter une montagne dans son approche à Huatulco (Mexique). 

« Ces données, et en particulier l’augmentation marquée du nombre d’incidents, m’indiquent qu’un accident majeur est à venir, » dit Greg McConnell, président national de l’Association des pilotes fédéraux du Canada.

Les pilotes brevetés qui travaillent pour Transport Canada comme inspecteurs de l’aviation semblent d’accord avec son évaluation. Un sondage réalisé par Abacus Data auprès de ces inspecteurs, en avril 2017, a montré que 81 % d’entre eux prévoyaient un accident d’avion majeur dans un avenir rapproché. 

« Les compressions de Transport Canada dans la supervision de la sécurité aérienne sont probablement invisibles pour la plupart des Canadiens, mais elles ont un impact de plus en plus apparent et inquiétant, » commente McConnell. 

Le démantèlement systématique par Transport Canada de la surveillance de la sécurité aérienne s’est accéléré au cours des dernières années à cause de restrictions budgétaires. Récemment, l’organisme réglementaire a abandonné aux compagnies aériennes la vérification de la compétence et des capacités des pilotes commerciaux. 

Puis en 2016, Transport Canada a fermé son programme de supervision pour des secteurs entiers à la fois. Par exemple, les héliports urbains, comme ceux qui se trouvent sur le toit de plusieurs hôpitaux dans les grandes villes, ne feront plus l’objet d’inspections régulières, tandis que tous le aéroports ne seront plus soumis à des évaluations complètes de sécurité. En lieu de cela, une inspection de Transport Canada ne portera que sur une portion limitée du programme de sécurité d’un aéroport. En comparaison, l’Administration fédérale américaine de l’aviation exige des inspections annuelles complètes des aéroports. Les avions d’affaires, comme celui où l’ancien premier ministre d’Alberta Jim Prentice a trouvé la mort, ne sont plus soumis à la supervision de Transport Canada depuis plusieurs années. 

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Information: Jim Thompson 613-567-9592